Qui suis-je ?
Au moment où j’écris ces mots je suis étudiant à l’INSA Lyon en génie électrique, prêt à entamer ma dernière année d’étude. Ma prise de conscience sur les sujets socio-écologiques débute le 15 mars 2019 lors de la grève internationale étudiante pour le climat. Depuis, la question n’a pas arrêté de tourner dans ma tête et de se développer, en s’ouvrant de plus en plus vers les conséquences sociales de nos activités humaines ainsi que le rapport au vivant et au sensible.
La rencontre avec diverses associations politisées dont Ingénieur.e.s Engagé.e.s, Ingénieur.e.s Sans Frontières (ISF) ou le Karnaval Solidaire me pousse à me questionner de + en + sur mon rôle en tant qu’ingénieur, et à développer une pensée critique par rapport au chemin sur lequel ma formation m’emmène. Je rends compte qu’il n’est pas possible de décorréler la technique du contexte social, économique, culturel, politique… et encore d’autres nombreux facteurs. A partir de là, j’essaie d’appliquer mes questionnements sur ma spécialité : le génie électrique.
De là, je commence à creuser la question des transitions énergétique et numérique (souvent couplées), qui nous sont vendues à grand coup d’énergies renouvelables, d’industrie 4.0 et de voiture électriques. Je découvre alors les travaux de SystExt, de Guillaume Pitron et de pleins d’autres acteurs engagés contre l’extractivisme.
Noyé dans cette masse d’informations et de désastre mondiaux, je tente de me remettre à échelle humaine en expérimentant le sujet de l’autoconsommation collective dans un petit village meusien, tout en continuant de me constituer un réseau critique sur les transitions énergétique et numérique à différents niveaux : initiatives locales et acteurs des low-tech ; chercheurs ; enseignants ; associations ; ONG ; …
Et les vagabonds là-dedans ?
Après avoir effectué ma césure dans la transformation des formations des écoles d’ingénieurs, je retourne sur les bancs de l’école, où l’on me dit « il faut que tu partes à l’étranger l’année prochaine ! ». Dans ma tête, une question centrale : quels sujets socio-écologiques feraient du sens pour moi ? Mais aussi le besoin d’amour et de lien, de pouvoir m’identifier à une culture qui me corresponde est une priorité.
Il tombe rapidement sous le sens que je doive aller au Chili car :
- la culture artistique m’accompagne depuis déjà plusieurs années via la musique et les danses latines que je pratique en France ;
- un climat hyper varié grâce à la présence de l’océan Pacifique, la cordillère des Andes, la Patagonie, les déserts, … ;
- un contexte historique politique et économique très complexe et fortement lié à la question de l’extractivisme, avec la présence de mines de cuivre et de lithium, des matériaux absolument nécessaires pour les transitions énergétiques et numériques ;
- des luttes bien présentes sur place et de nombreux témoignages d’ami.e.s et de relais qui m’inspirent.
C’est à ce moment que je me dis « merde, je fais comment pour aller là-bas en restant cohérent avec mes valeurs, donc de ne pas prendre l’avion ? », et puis ensuite « et comment je peux relier aussi ce voyage avec les questionnements que je me pose sur les transitions énergétique et numérique ? ». Vous vous en doutez, les Vagabonds de l’Energie sont exactement la bonne structure pour m’accompagner dans ce projet, et c’est là que je prends contact avec eux.
Mon projet concrètement
- Aspect énergie
En m’inspirant du documentaire Un nouvel extractivisme vert réalisé par des membres d’ISF, qui cherchait à relier les questions de transition énergétique et numérique avec l’extractivisme dans le monde, je souhaite approfondir ce sujet sur le Chili spécifiquement. En gros, maintenant que j’ai à peu près la vision occidentale du sujet, quid de la vision locale, à la base de la chaîne de production ? Quels sont leurs enjeux et dépendances économiques, politiques et industriels ? Quelle est leur conscience et vision sur ces sujets, au sein de la société civile, des politiques, des entreprises ? - Aspect voyage
Je vais partir aux Canaries le 6 janvier, en y allant malheureusement en avion car la saison de navigation à la voile pour descendre de France finit avant que je termine mon semestre de stage, et j’ai trop peu de temps pour arriver au Chili. En effet, mes cours démarrent le 6 mars à Valparaíso, ce qui ne me laisse que deux petits mois de voyage. Entre les deux, il faut donc que je traverse l’océan Atlantique à la voile, puis l’Amérique latine en bus et stop. Puisque je voyage dans le cadre de mes études, je souhaite par ce projet visibiliser les galères et astuces pour rendre ça possible auprès des étudiants, que cela soit imaginable de faire, et c’est également un moyen de pointer l’incohérence et les efforts que les institutions doivent faire pour permettre cela.
Pour quelle forme de rendu ?
Tout au long de mon voyage, vous pourrez me retrouver sur instagram ou vous abonner à ma newsletter.
Mais vous pourrez aussi retrouver des articles ponctuels sur le site des vagabonds.
En fin de voyage, j’aimerais proposer un livre-photo pour faire mon bilan et retour d’expérience.
Et si mon projet t’inspire et que tu veux qu’on en papote de vive-voix et que je te partage d’autres choses que j’aurais pas mis ici, alors n’hésite pas à m’appeler directement (par whatsapp) ou m’envoyer un mail !
+33 6 52 00 92 02 / polo.saada@yahoo.fr
A la revoilure !