Arnaud Crétot et Robin Deloof sont devenus les premiers vagabonds de l’énergie en 2011. Alors étudiants ingénieurs ils sont partis un an à travers 15 pays à travers le monde de l’énergie. Ils ont visités plus de 60 projets énergétiques. Les constats au moment du départ étaient simples, l’humanité a besoin d’une grande quantité d’énergie, l’environnement se dégrade, même nos sociétés s’effritent avec la menace des pénuries, il faut donc trouver une solution à cette question de l’énergie et comprendre comment sont fait les choix énergétiques dans les différents pays. Il fallait aller voir pour comprendre et chemin faisant, de projets en projets, peut être les vagabonds mettraient-ils la main sur LA solution miracle, l’énergie du future, rêvaient-ils.
Cela ils ne l’ont pas trouver, ce qu’ils ont appris n’avait pourtant pas moins d’intérêt.
Le cours documentaire ci-dessous condense les principaux apprentissages du voyage :
Le récit de voyage complet des premiers vagabonds de l’énergie est accessible ici.
La rationalité technique seule ne suffit donc pas à expliquer les choix énergétiques. La technologie la plus efficace qui soit ne peut exister que si le tissu social est prêt à la recevoir. D’une certaine manière, ce premier voyage a montré que l’énergie est un problème humain.
L’énergie, tout le monde en a un avis, toutes les activités humaines en sont dépendantes, tout les pays la place dans la balance des rapports de force géopolitique. Et force est de constater que des solutions qui fonctionnent ici ne fonctionnent pas nécessairement là bas et que des solutions qui ont fait leurs preuves en laboratoire sont rejetées par le tissu social. Il y a une sociologie de l’énergie à développer pour comprendre les raisons sociales qui font un succès ou un échec technique.
Le monde se met entre les mains de la rationalité des techniciens pour lui élaborer des solutions. Mais rien d’efficace ne pourra émerger tant que les sociétés humaines et l’énergie qu’elles consomment ne seront pas pensées comme un tout. Car il ne s’agit pas de trouver une source d’énergie pour remplacer les précédentes, il s’agit en réalité de savoir si les modes de vies et les sociétés actuelles trouveront le moyen de se pérenniser. La vrai question de l’énergie est là, assez loin des considérations techniques finalement.
Il y a urgence à replacer l’humain, sa complexité, ses habitudes, ses modes d’organisations, ses rapports de forces et ses aspirations au centre de la question de l’énergie. C’est avec ce regard que la nouvelle équipe de vagabonds de l’énergie part en octobre 2016 et observera le monde.
L’objectif des vagabonds de l’énergie est de participer à l’émergence d’une sociologie de l’énergie qui reconnaisse qu’à tout les niveaux le facteur humain caractérise la performance des systèmes énergétiques.